Le papillon petite tortue

(Aglais urticae urticae)

(Vienne, Isère, France)

 

Ce papillon, que j'ai souvent tendance à prendre pour le paon de jour, est l'un des plus connu en France. Il mesure environ 3 cm.

Il est aussi connu sous le nom de "Vanesse de l'ortie" car la femelle pond ses œufs sur la face inférieure des feuilles de cette plante et que sa chenille se nourrit de celles-ci.

Son nom scientifique, lui-aussi, tient compte de cet élément important dans la vie de ce papillon. Le premier mot, "Aglais" est une variante de "Aglaé" (Aglaia, en grec), l'une des trois Grâces de la mythologie  romaine (leur nom grec était les Charites) aux côtés d'Euphrosyne (la Joie) et de Thalie (l'Abondance). Le nom "Aglaia" signifie "beauté". Le second et le troisième mot de son nom scientifique, urticae, est une référence à l'ortie.

 

Petite précision : ce papillon était bel et bien vivant, et j'en prends pour preuve le fait qu'il a bougé son antenne gauche (celle du bas sur la photo) pendant que je le photographiais.

 

Photo prise avec mon objectif "macro" ; 1/30s ; f2.8 ; ISO 100. Pas de recadrage.

Date de la photo : 16 avril 2018

 


 

La coccinelle à 7 points - stade larvaire

(Coccinella septempunctata)

(Vienne, Isère, France)

 

Contrairement à l'adulte, dont la couleur des élytres varie du orange au rouge, la larve de coccinelle à 7 points est presque entièrement noire. À la naissance, elle mesure environ 2 mm. Sur la galerie de photos  que je lui ai consacré (voir plus bas) et la photo de cet article, elle mesure déjà 0,5 cm après sa mue.

 

La larve de coccinelle est une vorace qui dévore tout ce qui lui passe sous les mandibules : pucerons, cochenilles et autres insectes suceurs de sève. Comme beaucoup d'insectes prédateurs, elle est aussi  cannibale et mange parfois ses semblables. Elle peut aussi se nourrir de pollen et de nectar.

 

Son évolution.

  1.      L'adulte pond des œufs sous une feuille d'une plante où il y a de la nourriture pour ses larves. Puis il s'envole vers une autre feuille (ou une autre plante) et recommence. Les œufs mesurent 2 à 3mm de longueur pour 1mm de diamètre environ. Ils sont regroupés par grappes (il peut y avoir d'une dizaine à une cinquantaine d’œufs dans une grappe). Ils sont de couleur orange vif.
  2.      Entre 3 et 5 jours plus tard, les œufs changent peu à peu de couleur et deviennent gris-brun (c'est parce qu'on voit la larve à l'intérieur) puis éclosent. À la naissance, les larves mesurent entre 2 et 3 mm. Elles vont rapidement se nourrir de leurs proies habituelles.
  3.      Au bout de quelques jours, elles se retrouvent "à l'étroit" dans leur carapace (elles grandissent dans une carapace qui, elle, ne grandit pas ... un peu comme si un enfant en pleine croissance devait garder des vêtements ou des chaussures trop petits pour lui). Elle tente de trouver un endroit où s'accrocher pour changer de peau. La carapace se fendille entre la tête et le dos de la larve. À force de se tortiller, celle-ci déchire sa carapace, sort la tête puis le corps et les pattes. On dit qu'elle mue.
  4.      Sa nouvelle carapace est molle et transparente et, après avoir mué (changé de peau), elle va pendant quelques minutes, pouvoir grandir de 1 mm avant que sa nouvelle carapace ne commence à durcir. Elle abandonne sa vieille carapace toute déchirée derrière elle. On appelle aussi cette vieille carapace vide une "exuvie".
  5.      4 ou 5 jours plus tard, elle se retrouve encore une fois à l'étroit dans sa carapace et doit muer une seconde fois. Elle devra muer trois fois au total, et il y a 4 à 5 jours entre chaque mue. Après chaque mue, elle grandit de 1 mm à chaque fois. 
  6.      Sur mes photos, la larve de coccinelle est en train de muer pour la troisième fois. Elle va maintenant se gaver de pucerons encore plus qu'entre ses précédentes mues. Elle doit en effet se préparer à un changement total et il lui faudra jeûner plusieurs jours à ce moment-là.
  7.      Enfin, 4 ou 5 jours plus tard, cette transformation commence. La larve s'accroche par l'extrémité de son abdomen, sous une feuille. De cette façon, elle sera bien à l'abri des oiseaux qui pourraient vouloir la manger. Comme pour ses mues précédentes, elle va se gonfler, bien accrochée à sa feuille, mais, cette fois, sa carapace ne va pas s'ouvrir de la même façon qu'avant. Elle se fend le long du dos de la larve, comme si il y avait une fermeture éclair, jusqu'au bout de l'abdomen. La larve est en train de devenir une nymphe. Elle est plus grosse, plus ronde, un peu comme l'adulte, mais sans ailes et sans élytres (les ailes antérieures, dures et rouges, qui font comme de petits boucliers pour protéger les ailes postérieures). Au début, elle est d'une couleur jaune-orangé mais elle va devenir presque noire avec un peu de orange quand cette nouvelle carapace va durcir de nouveau.
  8.      Elle restera accrochée, sans manger, et ne bougera presque pas pendant 3 à 5 jours. Pendant ce temps, à l'intérieur de sa carapace de nymphe, elle va peu à peu se transformer en une coccinelle adulte.
  9.      Puis, pour la dernière fois de sa vie, elle fera craquer sa carapace et sortira, tête la première, de sa carapace précédente. Elle est maintenant adulte (on l'appelle aussi "imago") mais il lui reste encore quelques étapes avant de prendre son premier envol.
  10.      En effet, ses élytres sont encore mous et entièrement jaune foncé et ses ailes, bien cachées dessous, sont toutes petites. Le sang du jeune imago (adulte) va commencer à circuler dans les veines de ses ailes et cela va les faire gonfler. Elles vont s'étirer et sortir de dessous ses élytres jusqu'à être bien étendues. Les ailes durcissent un peu mais restent repliables sous les élytres. En même temps, les points les plus bas commencent lentement à apparaître. Une heure après sa sortie de la nymphe, les points inférieurs sont bien visibles et ceux du haut commencent à apparaître.  La couleur des élytres devient de plus en plus orange. Il faut plusieurs jours pour que les élytres deviennent vraiment rouges. La coccinelle est maintenant capable de voler ... et de devenir parent d'une nouvelle génération après avoir rencontré une autre coccinelle.

Deux petites vidéos pour voir, "en vrai", les différentes étapes :

Vidéo (accélérée) de la transformation d'une larve de coccinelle (asiatique) en nymphe puis en adulte.

Montage photo de la larve (étape 6) jusqu'au début de cycle suivant (accouplement).

 

Photo prise avec mon objectif "macro" ; 1/40s ; f2.8 ; ISO 100. Pas de recadrage. Lumière naturelle.

Date de la photo : 2 mai 2018.

 


Petite précision : Comme vous pouvez le voir sur la dernière photo de la galerie, après cette difficile épreuve (qui a quand même duré 2h30 parce que sa patte médiane gauche était coincée dans l'exuvie), la jeune coccinelle a rejoint l'arbre d'où elle était tombée (un saule pleureur) où elle pourra se gaver de ses proies pour continuer sa croissance et devenir une coccinelle adulte.

Bonne chance à elle ...